Mer Méditerranée

L’HISTOIRE D’UNE MER SEMI-FERMÉE

Il y a 300 millions d’années, nos terres ressemblaient à un méga-continent, la Pangée. Mais la configuration de notre planète repose sur des plaques continentales bougeant au fur et à mesure de la tectonique des plaques. La Pangée s’est fragmentée il y a 200 millions d’années en deux parties : Le Gondwana et l’Eurasia. 100 millions d’année plus tard, l’Afrique et l’Euramérique ont commencés à s’isoler et la Méditerranée à se former. On parle alors de la mer Thétys. Il y a 6 millions d’années, ce que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de détroit de Gibraltar se ferme: c’est la crise de salinité messinienne. La Méditerranée s’assèche, l’évaporation de l’eau étant plus importante que les apports, qui auparavant se faisaient principalement de l’océan Atlantique via le détroit de Gibraltar. Des terres sur salées et des marécages séparaient alors l’Europe de l’Afrique. Puis, il y a 5,3 millions d’années, suite à un nouveau mouvement des plaques tectoniques, le détroit de Gibraltar se réouvre. La Méditerranée se remplit alors à nouveau.
Cette histoire à laissé des traces qui expliquent aujourd’hui la topographie marquée de la mer Méditerranée.

EN MER MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE : DES PLATEAUX, DES TALUS, DES CANYONS

La topographie de la Méditerranée a été façonnée successivement par d’importants plissements et chevauchements à l’âge alpin, des phénomènes de subsidence, des oscillations quaternaires du niveau de la mer, l’érosion atmosphérique, marine et fluviale et par les phénomènes de sédimentation récents et actuels.

Aujourd’hui la Méditerranée occidentale présente une succession de plateaux, de talus et de canyons créés et creusées par les fleuves, les apports en sédiments et les pluies lorsque celle ci était asséchée.

Aujourd’hui c’est un plateau continental étroit que l’on trouve près des côtes Est de la France. Quant au Golfe du Lion, il présente un plateau continental très large. Il est ainsi particulièrement aisé de trouver des profondeurs importantes près des côtes à l’Est de la France. A l’Ouest des heures de navigation sont nécessaires pour trouver des fonds de plus de 200 mètres. Le talus est lui aussi plus raide à l’Est qu’il ne l’est à l’Ouest. De nombreux canyons (anciens lits des fleuves) sont quant à eux identifiés. Les plus connus sont les canyons Lacaze-Duthiers au large de Banyuls sur Mer et la fosse de Cassidaigne au large de Marseille.

Cette grande hétérogénéité topographique entraîne une diversité hydrodynamique importante.

UNE HYDROLOGIE PARTICULIÈREMENT INTÉRESSANTE

La mer Méditerranée présente un bilan hydrique négatif. En effet, elle perd plus d’eau (évaporation) qu’elle n’en acquiert (pluie, apport des fleuves, apport de l’Océan Atlantique via Gibraltar).

Aussi, l’entrée d’eaux en provenance de l’Océan Atlantique, moins chaudes et moins salées forme des gradient de densité de 3 couches d’eau. La couche superficielle se constitue d’eaux atlantiques, et d’eaux douces pluviales et fluviales. La couche intermédiaire est plus dense, plus riche en sels nutritifs et relativement chaude. Les eaux profondes sont plus homogènes et avec une température plus fraîche et quasiment constante. Ces masses d’eau ont un impact sur les courants et la productivité de certaines zones en Méditerranée.

Il résulte en effet de la réunion de certaines masses d’eaux, des courants particuliers, comme le courant Liguro Provençal. Les deux masses d’eau qui se rejoignent pour former ce courant forment un véritable fleuve. Ce mouvement circulaire va favoriser la remontée des eaux intermédiaires et profondes le long de la côte et au centre même de la boucle qu’il dessine. Ces eaux sont fraîches et riches en éléments minéraux.

Le climat, la topographie (canyons) et les courants et masses d’eaux facilitent la création de phénomènes hydrologiques appelés « Upwelling ». Ces upwelling favorisent la remonté en surface de nutriments. Ces derniers serviront à la photosynthèse du phytoplancton au printemps lors des « blooms phytoplanctoniques ». Ce sont donc des zones à forte production.

LES CÉTACÉS DE LA MER MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE

La topographie et l’hydrologie de la Méditerranée occidentale favorise la richesse de ses eaux sur certains sites à certaines périodes de l’année. Cette forte productivité temporaire permet à toute une chaîne alimentaire de se développer, jusqu’aux prédateurs principaux, les cétacés.

Ainsi, de nombreuses espèces ont déjà été observées en Méditerranée, dont certaines de façon assez fréquentes. Parmi elles, il est possible d’observer le second plus grand animal du monde, le Rorqual commun (Balaenoptera physalus).

Alors, il est possible d’observer aussi bien des mysticètes (cétacés à fanons) que des odontocètes (cétacés à dents).
Les grands dauphins (Tursiops truncatus) sont très présents sur les plateau continentaux notamment dans le Golf du Lion. Ce sont les dauphins bleu et blanc (Stenella coeruleoalba) que l’on rencontre le plus souvent au large ou sur la zone des talus. Quant aux globicéphales noir (Globicephala mela) et dauphins de Risso (Grampus griseus), ils se rencontrent de manière plus aléatoire au large et au dessus des talus. Le Ziphius (Ziphius cavirostris) espèce très discrète semble être territorial et se rencontre (mais s’observe rarement) plus proche des côtes italiennes. Le Rorqual commun (Balaenoptera physalus) s’observe fréquemment au large même s’il se rapproche parfois des côtes pour se nourrir. Enfin le légendaire Cachalot (Physeter macrocephalus) fait régulièrement des apparitions aux abord des canyons. Embarquez avec nous pour découvrir les cétacés de la mer Méditerranée.

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